Aurélie Delcros
Prisme
s’ouvre là
d’épaisse cage
Le serpent glue sous la mer
où s’entrecroisent lumières et ondes
La veste déchue plane comme une ombre
et la pendule se cache au bleu du monde
Tous les rideaux ont passé
dans l’autre hémisphère
L’homme est un ciel qui marche
vareuse retroussée
aux poignets
Il adresse aux cailloux
le port d’un regard
Les jours le traversent
somme ouverte
Le poids d’un oiseau
le hisse sous la voûte
Ses épaules dansent
par-dessus les tanières
Les bribes du chemin
le bercent d’infini
Ses semelles au vent
défatiguent l’enfance
***
Une herbe d’eau remue encore
sous la paupière du coquillage
Des matières souples naviguent
à la surface de son lac
paume ouverte
Elastique ta candeur
à scruter le firmament
Une pierre se froisse aux doigts du monde
Le nain dessaisit la perle
au front des eaux