4.A.M - Carl-Keven Korb
Archipel à la dérive
en mer forestière
insularités nordiques
multiples
il y a défilé de chapitres
à propos d’années de vigueur
d’apogée
de déchéance
la fin des souffrances anciennes
l’avènement des blessures nouvelles
et profanation
chasse
musellement
tout conspire appelle
à la réflexion
au désarroi
à la vigilance
et toujours
et pourtant
des pelletées de tortues hilares
sur les plages de l’actuel
entre tous les crabes
que l’on sait
coursent
bornent leurs préoccupations
au quotidien émotif
et alimentaire
longtemps j’ai vécu
avec des œillères
vissées aux tempes
dans des cinq pièces bondés
d’odeurs
de sons
de vanités
sous pluie d’enclumes
sur canapés érigés en autels
à la gaspille
j’ai vu des parquets s’enfoncer
aux confins
de l’insignifiance
déferlante de mots vains
de bouteilles et sachets vides
mégots divinatoires
rires, rires gras
dégoulinent sur mes murs
toujours plus
d’idées de marde
de philosophies de bécosse
d’hostie de perte de souffle
d’énergie
de temps
pignon sur pas grand chose
j’ai vécu
œillères vissées aux tempes
mais je te jure
regarde moi bien aller
ce temps là est mort