Benjamin Pernot
L’étranger c’est moi 1
Tant que nous restons seuls, avec nos préjugés
Nous vivons la tristesse d’une vie obsolète
Et les belles phrases au coin du feu prononcées
Deviennent caduques, immobiles et muettes
Qui a le droit de m’interdire d’être vivant
Lorsqu’au fond de mon cœur je me sais différent
Etranger à moi-même et étranger aux autres
J’avance dans la vie en faisant le dos rond
Je me cache toujours et j’ai beaucoup de mal
A regarder une vérité qui se perd
Qui nous fait nous enfuir, par la terre et sur mer
Et poursuivre le combat, jusqu’au bout de la nuit
Quand un autre que moi-même, différent comme moi
M’invite un soir d’hiver, à me remettre au pas
A retrouver la vie
A retrouver la foi en ma belle existence que je ne vivais pas
Je ne fais pas ici l’éloge de la différence
Je veux simplement dire
Ce que je suis, ce que je sens
Et que l’on peut s’aimer malgré les apparences
Malgré tout, malgré nous
Nous étrangers au monde, étrangers à la vie.
L’étranger c’est moi 2
Voyage culturel
Aventure offerte
A Londres à dix-sept ans
Je voyais la vie comme on voit les beaux jours de l’été attendu
Dans une glaciale atmosphère nostalgique, planaient des airs connus
Ziggy, il s’appelle Ziggy, c’est mon seul ami…
Voici les S.O.S, d’un terrien en détresse…
Les mots chantés par Céline et Daniel
Me défendaient-ils contre
Ma mélancolie
Mon ennui
Ma peine
Ma naïveté?
Tout en écoutant Ziggy et les S.O.S
D’un terrien en détresse
J’errais entre les acteurs, tout de cire couverts
Près de la tour de Londres
Aux abords de Big Ben
Mais c’est sur le grand millenium bridge détruit fictivement par les ombres de la nuit
Que je pleurais
Lieu de la rencontre et des émois éphémère
Qu’il est triste vraiment
De toujours chérir un être
Qui lui ne vous voit plus
Partir à l’étranger
Rester ici
L’étranger c’est moi 3
Espagne
Terre maternelle
Pays des premiers émois
Des baisers
Echangés
J’étais à l’étranger
L’étranger c’était moi
Sur cette plage je sentais
Le vent
La pluie
Sur ma peau
Mes sentiments avaient changé,
Emotions exacerbées
L’écho océanique, dans l’Elogio del horizonte
Sonnait dans mes tempes
Comme le chant
D’une nouvelle vie