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Écrire à Muret avec le Prix du Jeune Écrivain
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  • Venez découvrir les textes écrits par les stagiaires et les écrivains des Ateliers d’Écriture du Prix du Jeune Écrivain, ainsi que divers témoignages et autres contributions littéraires. Crédit photos : Guy Bernot
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30 octobre 2015

PANTOUM D’OUTRE-TOMBE - Jacques de Certaines

Quand je mourrai,

Ô vous qui m’aimiez,

Quand je mourrai

Que l’on enfouira mon cercueil noir

Dans la terre grasse et pleine d’escargots

Ne pleurez pas sur ma tombe !

Ce n’est pas là que je serais,

N’y déposez pas de fleurs mortes

Car je serais

 

Dans l’éclat du soleil

Et l’éclat du soleil

 

Dans la fraîcheur de la brise

Et la fraîcheur de la brise

 

Dans le nuage fugace

Et le nuage fugace

 

Dans le bleu profond du ciel

Et le bleu profond du ciel

 

Dans la force du mistral

Et la force du mistral

 

Dans les teintes sanguines du coucher de soleil

Et les teintes sanguines du coucher de soleil

 

Dans la nuit

Et la nuit

 

Dans le croissant de lune

Et le croissant de lune

 

Dans la lueur des étoiles

Et la lueur des étoiles

 

Ainsi jusqu’à l’aube

Ne pleurez pas sur ma tombe

________________________________________________________________________________

Voyez-vous les nuages ?

Cette chape blanche, au-dessus de nos têtes,

Imaginez par-delà,

Au-dessus du nuage, l’aigle royal,

Par-delà les éthers,

Par-delà les sphères étoilées,

Aussi loin qu’accède l’Esprit,

Dans la pureté,

Piédestal surplombant création et cosmos,

Imaginez un fauteuil, un trône

D’ambre, de vermeil, d’orichalque,

De mille matières plus précieuses encore,

Ce trône paraît de lumière solide,

Aura de splendeur, de soleil,

Merveille des merveilles : c’est le trône de Dieu.

Mais il est vide

Car le Tout-Puissant

Préfère être

Parmi nous,

Dans

Le chant des cigales,

Les fées des ruisseaux,

Les saveurs de l’enfance,

Le sable des grèves,

Les senteurs du foin,

Les chansons d’autrefois,

Les promenades,

Le devoir accompli,

Le silence des chats,

Les perles de pluie,

La couleur du petit vin,

La lyre du poète,

Les parfums familiers,

Le bruissement de l’écume,

La sève des cyprès…

 

Car Dieu Préfère être dans tous les petits riens,

Qui donnent un goût de pain à la vie.

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