UN HOMME QUI MARCHE et LE RAMEAU - Daria Vauzney
UN HOMME QUI MARCHE
Un homme qui marche vers l’horizon a tout l’horizon pour compagnon :
il découpe les nuages en figures de papier
il grandit ses jambes vers les promesses du temps
il enfante la lune dans un soupir
il élève ses poussières au firmament
Un homme qui marche vers l’horizon voit un jour son horizon s’amoindrir :
il croque le soleil en souvenir de ses premiers rayons
il aspire les jardins secrets de son ciel
et disparaît dans le sillage de ses ancêtres
vers un monde qui tient entre ses mains.
LE RAMEAU
Tu m’avais offert un rameau
noyé dans la houle des morts
Il n’y a plus de hamac
suspendu à l’olivier
Il est là, tendu et frêle
Dans ses branches
il n’y a plus d’histoires
que des produits chimiques
Entre la chair et l’écorce
il n’y a plus d’amour
juste de la visqueuse
Si tes billes d’agate
ont des oreilles
alors : chante !
Vu du ciel l’olivier s’enflamme
alors je crie : reviens !
de toute ma douleur
mais il ironise, le décharné :
le ciel est trop vaste pour nos oliviers !