Luc Latapie
On a chargé l'azur de nues en carton-pâte,
Sur les monts, les grands cœurs où se penche le soir,
Les perchoirs esseulés ; tout s'effrite, tout craque.
Le ciel est triste et beau, comme un grand reposoir
Qui n'espère pour poids que la stance des âmes ;
Ainsi l'homme d'un dieu espère le regard.
Les gouffres verticaux, pleins d'immenses vacarmes
Entrainent à leur lie un soleil, corps blafard.
L’irrésistible Nuit, établit son empire
Noire, humide, funeste et pleine de frissons,
Parmi les cris, les glas, les sanglots de la lyre,
D’Eurydice scellant à nouveau les tréfonds.
Mais je poursuis en vain le dieu qui se retire,
Sous les voutes cassées et les mers en départ :
Le monde est à son bras, semblable à un vieillard.
Un mat penche sur l'homme
Tout son corps,
C'est un soupir
Qui va décroissant
Il chuchote
Le ciel que pointe son bois,
Ô Lune
Qui blanchit les visages.
Voir du grand corps bleu, les fossettes
Les oiseaux en saisissent les dessins,
Ils volent au-dessus
D'autres mers,
D'autres corps
Sans un ciel pour remplir
Leurs cerveaux en mie de pain
Et leurs regards.
Pour remplacer le ciel
Ils ont les miroirs,
Des enfants menteurs,
Impassibles.
Un homme a son habit de ride,
Marche sans un toit,
C'est un vieux mat qui penche
Sur l'homme, de tout son corps
Et qui pointe le ciel.